法國聖愛美隆(Saint Emilion)是著名波爾多葡萄酒產區,但法國記者薩波塔(Isabelle
Saporta)近日在其新書中踢爆~產區的酒莊評級機制並不公平,連酒莊的停車場大小等都是評級考慮因素!
http://mmbiz.qpic.cn/mmbiz/cyMVc6VNdVvnL8GcEORNT9fcIoLMYhnFAIvnJicq2iaBaDX3ic1sZ5eLUpQtCmTCsV7fiaIH6KpZTaJibKdjxRibw0xA/0
車場大細都計分
Isabelle Saporta在新書《Vino
Business》指,葡萄酒的品質只佔酒莊總評分三成,其他「荒謬」評分準則包括酒莊停車場大小、會議室舒適程度、酒莊建築等。
書中又指出~酒莊會賄賂酒評家以確保獲得好的評價,曾有葡萄酒評家甚至索價五千歐元(約五萬港元),為酒莊寫好酒評。此外,評級機制主要由一些有財力的酒莊控制,他們透過操縱評級標準,確保自己的酒莊列為最頂級。
該評級機制為分辦葡萄酒質素的終極指南,產區內最佳的4支紅酒會評為A級,其次的18支為B級,再其次的64支會落入第三級。
酒莊Chateau Angelus的紅酒因2012年獲評A級,最近一批紅酒的價格便升了23%,每枝賣210歐元。
不過當地產區酒莊協會總監比納爾(Franck
Binard)反駁薩波塔指,評分應考慮一籃子因素,如酒莊的聲譽、土壤、基建、釀酒方式等,而並非只著眼於味道。
《Vino Business》原文版本:
Isabelle Saporta : "À Bordeaux et en Champagne, il existe une
culture de l’omerta"
Dans son livre Vinobusiness, disponible le 5 mars, la journaliste
Isabelle Saporta brosse un portrait très sombre du monde des grands
vins, notamment à Saint-Émilion et en Champagne. Conflits
d’intérêts, pesticides, menaces, coups tordus : aux yeux de
l’auteure, la vie de vigneron n’a rien d’un long fleuve
tranquille…
Date de publication : 04/03/2014 à 15:05
http://www.larvf.com/image/picto/zoom.png
http://www.larvf.com/image/picto/copyright.png
Isabelle Saporta, journaliste et auteure de Vino Business :
"Je
ne comprends pas pourquoi il n’y a pas de limite maximale de
résidus de pesticides dans nos vins".
La RVF : L’image que vous donnez du milieu du vin et des vignerons
est très violente, on a le sentiment d’évoluer sur un champ de
bataille…
Isabelle
Saporta : Effectivement ce milieu est
dur, tout simplement parce qu’il y a beaucoup d’argent en jeu et
qu’il répond à ses propres règles. Je ne connais pas d’autres
secteurs en France où l’on s’exonère autant des règles. L’INAO
(Institut National de l’origine et de la qualité) qui se veut un
gendarme impartial, valide un classement qui n’est pas dans les
clous (celui de Saint-Émilion, ndlr). En France par exemple, on
impose à la filière des fruits et légumes une limite maximale de
résidus de pesticides, une contrainte à laquelle échappe le
vin.
La RVF : Votre livre donne l’impression que le classement de
Saint-Emilion a été imposé par une
mafia.
Isabelle
Saporta : C’est devenu un classement
business. L’idée initiale de refaire le classement tous les dix ans
partait d’un bon sentiment. Mais dans les faits cela ne peut pas
fonctionner parce qu’il y a trop d’argent en jeu.
La RVF : Vous attaquez beaucoup Hubert de Boüard, co-propriétaire
d’Angélus et en charge de nombreuses responsabilités dans les
instances viticoles régionales et nationales. À vos yeux, c’est
"Hubert Corleone", le parrain de
Bordeaux…
Isabelle
Saporta : Hubert de Boüard exerce ou a
exercé les responsabilités de président du comité régional de
l’INAO, membre du comité national de l’INAO, ainsi que président du
syndicat des vins de Saint-Émilion, président des premiers grands
crus classés de Saint-Émilion, premier jurat et président de la
Jurade de Saint-Émilion… Lorsque vous l’interrogez sur le poste
qu’il occupait à l’INAO à l’époque du classement, il est bien
embêté. En effet, il participait aux réunions de l’Inao visant à
préparer le classement de Saint-Émilion alors qu’il était lui-même
candidat avec son Château Angélus. Pour s’expliquer, il se cache
derrière un prétexte, assurant qu’il était obligé de siéger à
toutes les séances, faute de quoi il aurait perdu son siège à
l’Inao. Je ne comprends pas comment un homme aussi intelligent n’a
pas pensé de lui-même à démissionner. Selon lui le classement est
juste parce que la commission d’examen était composée de personnes
extérieures à Bordeaux. Or c’est faux, Hubert de Boüard les
connaissait toutes. Tout semblait joué d'avance, les dossiers
seraient arrivés ficelés à la commission et il n'était pas très
compliqué de deviner qui serait promu.
"C'EST LA PREMIÈRE FOIS QUE JE FAIS UNE ENQUÊTE QUI DONNE LIEU À
AUTANT DE PRESSIONS"
La RVF : Votre livre dénonce surtout les turpitudes de
Saint-Émilion. Les autres vignobles de France et de l’étranger
échappent-ils aux affaires, aux zones d’ombre ?
Isabelle Saporta : J’ai souhaité porter
mon attention sur Bordeaux, parce que c’est la région viticole,
avec la Champagne, qui génère le plus d’argent et qui a une
réputation internationale. J’ai privilégié la Rive droite parce
qu’il existe encore des petites propriétés familiales qui n’ont pas
encore disparu dans une logique financière. Je voulais également
souligner le décrochage entre les appellations prestigieuses comme
Saint-Emilion et les autres comme Côtes du Castillon.
La RVF : Comment avez-vous été accueillie à Bordeaux ? Et en
Champagne ?
Isabelle Saporta : Bordeaux est un milieu
très fermé et la Champagne plus encore. Ceux qui ont accepté le
plus aisément de répondre à mes questions ne sont pas nés dans le
sérail : Jean-Luc Thunevin et Stéphane Derenoncourt par exemple.
Aujourd’hui ils sont considérés comme les seigneurs du royaume,
mais au départ ils n’étaient que des outsiders.
La RVF : En quoi la Champagne est-elle plus fermée que Bordeaux
?
Isabelle Saporta : L’omerta est plus
pesante en Champagne qu’à Bordeaux. À Bordeaux les langues
finissent toujours par se délier, en Champagne c’est plus
compliqué. C’est un petit monde où tout le monde se tient par la
barbichette et où il est de bon ton de fermer sa gueule. Dans cette
région, mis à part Jacques Beaufort, les intervenants n’ont pas
souhaité apparaître dans le livre.
La RVF : Votre livre comprend de nombreux témoignages anonymes. Vos
interlocuteurs vivent-ils dans la peur
?
Isabelle Saporta : C’est très compliqué
pour eux. Ils peuvent faire l’objet de représailles commerciales
s’ils dépendent de la place de Bordeaux. Tous les gens qui ont
accepté que leur nom soit cité ont atteint un niveau de notoriété
et d’influence qui les protège. J’ai reçu des appels tard le soir
de personnes qui m’ont demandé de renouveler ma promesse de ne pas
écrire leur nom. Il y a une culture du secret et de l’omerta. J’ai
moi-même reçu des menaces de plaintes. C’est la première fois que
je fais une enquête qui donne lieu à autant de pressions. Selon
moi, un bon journaliste se doit de porter le couteau dans la
plaie.
"L'INAO MANQUE D'INDÉPENDANCE"
La RVF : Vous dénoncez les nombreux dysfonctionnements de l'Inao.
Faut-il en finir avec les appellations d'origines contrôlées
?
Isabelle
Saporta : L’INAO part d’un bon sentiment
: mettre en valeur la richesse et la diversité de nos terroirs.
C’est une mission honorable. Mais aujourd’hui elle est aux mains de
quelques puissants qui l’utilisent pour leurs intérêts. Pour être
efficace, l’INAO doit se poser en gendarme indépendant de la
qualité de nos vins.
La RVF : Que reprochez-vous concrètement à l’INAO
?
Isabelle
Saporta : Son manque d’indépendance ! Il
n’y a pas d’autre endroit au monde où vous pouvez siéger au conseil
qui préside le classement de Saint-Emilion tout en étant
propriétaire d’un château qui sera réévalué de 200 millions
d’euros, d'après les chiffres deChallenges,
s’il est classé ! Il faut remettre de la déontologie au cœur du
système.
La RVF : Il y a eu beaucoup d'excès dans l'usage des pesticides
dans le vignoble, comme dans toute l'agriculture française
d'ailleurs. Mais le vignoble, via le boom des vins bio, ne se
réforme-t-il pas plus vite que d'autres secteurs pollueurs ou
empoisonneurs, par exemple la viande et ses "minerais" ou
l'automobile avec le diesel ?
Isabelle Saporta : Au printemps, lorsque
vous allez à Pomerol, une appellation très prestigieuse, vous voyez
les sols rougis au Roundup, un puissant désherbant chimique. Je
peux comprendre un viticulteur de l’Entre-deux-mer qui a du mal à
joindre les deux bouts et qui décide de traiter ses vignes, mais à
Pomerol c’est inadmissible. Je ne comprends pas pourquoi il n’y a
pas de limite maximale de résidus de pesticides dans nos vins.
Pourquoi utilise-t-on 20% de produits phytosanitaires pour traiter
le vignoble, qui ne représente que 3% des terres agricoles ? C’est
une erreur politique de la part des viticulteurs de ne pas réclamer
une législation plus stricte concernant l’utilisation de
pesticides. Aujourd’hui le consommateur a envie de savoir ce qu’il
boit.
La RVF : Mais alors, les grands bordeaux sont-ils du poison
?
Isabelle Saporta : Je considère simplement que les
propriétaires de grands crus classés devraient être à la pointe
d’une approche bio de la vigne. Ils doivent montrer l’exemple. À
Bordeaux, les châteaux font l’autruche, mais ils vont être obligés
de réduire l’utilisation des pesticides. La plupart des grands crus
classés étant vendus à l’export, si cela ne vient pas pour des
raisons philosophiques, cela viendra pour des raisons
économiques.
"JE SUIS ÉTONNÉE DE VOIR QUE L'ÉTAT SE MOBILISE POUR ÉCRASER UN
SEUL HOMME"
La RVF : Vous écrivez que les résidus de pesticides peuvent
disparaître de l’analyse d’un vin.
Isabelle
Saporta : Une experte que je cite dans le
livre m’a expliqué toutes les méthodes possibles pour faire
disparaître les résidus de pesticides. Mais pour qu’il n’y ait pas
de pesticide dans un vin, le mieux est encore de ne pas en mettre
sur la vigne.
La RVF : Avez-vous suivi l’affaire Giboulot en Bourgogne
?
Isabelle
Saporta : Bien sûr ! Je suis étonnée de
voir que l’État se mobilise pour écraser un seul homme qui a fait
le choix de ne pas traiter ses vignes et qui est en bio depuis des
années. Il est en accord avec ses convictions. D’autres vignerons
ont acheté les pesticides sans les répandre sur leurs vignes et eux
n’ont pas d’ennui. Cet acharnement judiciaire est selon moi
disproportionné.
La RVF : À Pomerol, vous évoquez le rôle d'une puissante famille,
les Moueix. Vous les accusez de pressions sur Aline
Guichard-Goldschmidt, propriétaire notamment du Château Vray Croix
de Gay. Pourquoi ne pas leur avoir donné la parole
?
Isabelle
Saporta : J’ai tenté à plusieurs reprises
de prendre contact avec la famille Moueix, en vain. Seul Christian
Moueix a daigné me répondre par mail mais n’a pas souhaité me
rencontrer.
"UN VIN D'INVESTISSEUR N'A PAS LA MÊME SAVEUR QUE CELUI D'UN
VIGNERON"
La RVF : Faut-il en conclure que les grands héritiers ou les riches
investisseurs à Bordeaux sont tous des « pourris » ? C’est parfois
le sentiment que l’on a en lisant votre livre. À l’inverse, les
petits propriétaires comme Dominique Techer, « vigneron paysan à
Pomerol », que vous citez beaucoup, ou Jacques Beaufort en
Champagne, sont presque toujours présentés sous un jour vertueux et
favorable…
Isabelle Saporta : Les investisseurs
institutionnels savent faire des vins d’exception à des prix
exorbitants. Est-ce que leurs grandes étiquettes valent ce prix là
? Je ne le pense pas. Sans parler de Dominique Techer, je trouve
triste qu’un homme comme Michel Rolland ne puisse pas garder son
Château Le Bon Pasteur dans le giron familial. Cette bulle
spéculative foncière peut éclater à tout moment. Je suis de l’avis
de Gérard Margeon, sommelier du groupe Ducasse, qui considère «
qu’un vin d’investisseur n’a pas la même saveur que celui d’un
vigneron. » Le vin perd son âme. Le viticulteur apporte de la
sensibilité aux vins qu’il produit.
La RVF : Cette enquête vous a-t-elle dégoûtée du vin
?
Isabelle
Sporta : Non absolument pas, au contraire
! J’ai rencontré des gens formidables passionnés par leur métier.
J’ai trouvé ces gens d’une intelligence redoutable, même si
certains sont machiavéliques. J’ai été touchée de voir Stéphane
Derenoncourt ravagé après le passage de la grêle sur son Domaine de
l’A, en Côte de Castillon. Je considère cependant que les instances
viticoles doivent être plus respectueuses de la République
française.
La RVF : Et le goût du vin ? Vous n’en parlez
guère.
Isabelle
Saporta : J’aime le vin, j’ai toujours
aimé le bordeaux et le bourgogne. Je considère qu’il n’y a pas de
bon dîner sans un verre de vin. J’aime la bonne chère. Grâce à
Jean-Luc Thunevin, Michel Rolland ou Stéphane Derenoncourt, j’ai
beaucoup appris sur le vin. Ces hommes ont un talent indéniable.
Ils m’ont ouvert un monde, à la fois de raffinement et de
cruauté.
La RVF : Aviez-vous
des a priori sur ce monde avant d’écrire votre livre
?
Isabelle Saporta : Avant d’enquêter, je
me mets toujours dans la peau du consommateur. Je pars d’une
feuille blanche sans a priori, je décrypte, je vais sur le terrain
pour tenter d’en savoir un maximum. J’ai agi de la même façon pour
le cochon et pour le vin ! (Isabelle Saporta est également
l’auteure du Livre
noir de l’agriculture, paru en 2011 chez Fayard).
> Vino Business
Isabelle Saporta
En librairie le 5 mars 2014
Albin Michel, 19 €
> Sur le même sujet
Voir l'interview vidéo d'Isabelle Saporta
: "Saint-Émilion,
un impitoyable Dallas"
資料來源:官網
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