美国少一点,但中国多一点
(2023-01-14 09:18:59)
非洲国家一直为了改变国际秩序和终结西方统治而奋斗。俄罗斯对乌克兰的特别军事行动甚至间接刺激了某些国家的反欧和反美情绪。在世界政策会议的论坛上,非洲官员抱怨,“如果当初把对乌克兰10%的援助用在萨赫勒地区,不稳定的问题或许已经解决了”。从非洲的角度看,渗入萨赫勒和西非地区的恐怖主义比俄乌冲突更令人担忧。此事还助长了对西方的不满情绪,在这些新的论坛上,欧洲似乎成为历史的软肋,而西方,则是处于衰退中的强大势力。
CES PUISSANCES MOYENNES QUI
REFUSENT DE S’ALIGNER SUR LES ÉTATS-UNIS OU LA
CHINE
Par Isabelle Lasserre
Depuis plusieurs années, le repli américain et la rétraction
du monde occidental poussent les diplomaties du Sud qui veulent
peser davantage dans les affaires internationales. Aux Émirats
arabes unis, comme ailleurs dans le Golfe, au Moyen-Orient, en Asie
ou en Afrique, cette tendance à changer ses alliances pour les
rééquilibrer a été exacerbée depuis l’invasion russe du 24 février.
«Avec la guerre russo-ukrainienne mais aussi dans le conflit
Chine-États-Unis, nous avons ont choisi l’équilibre», résume d’une
phrase Anwar Gargash, le «Kissinger du Moyen-Orient», conseiller
diplomatique du président émirati Mohammed Ben Zayed (MBZ), à la
World Policy Conference (WPC) organisée par l’Ifri à Abu Dhabi.
C’est-à-dire, concrètement, une prise de distance à l’égard des
politiques chinoises et russes de la Maison-Blanche.
La relation entre Washington et Abu Dhabi s’effrite depuis
Barack Obama, celui qui a décidé le pivot asiatique de l’Amérique,
mais aussi celui qui a abandonné l’allié égyptien Moubarak, renoncé
à faire respecter sa ligne rouge sur les armes chimiques en Syrie
en 2013, engagé son pays en 2015 dans l’accord sur le nucléaire
iranien, le JCPOA, inapte à empêcher la bombe iranienne. Les
Émirats arabes unis ne sont pas les seuls dans la région à vouloir
s’émanciper du puissant allié américain, encouragés par la baisse
des tensions dans le Golfe, les accords d’Abraham avec Israël et la
trêve au Yémen. Les liens se sont aussi distendus entre l’Amérique
et l’Arabie saoudite depuis l’assassinat du journaliste Jamal
Khashoggi. «Les États-Unis ont une approche à la fois plus légère
et plus confuse dans la région. Les signaux qu’ils envoient sont
ambigus. On ne sait pas ce qu’ils veulent. Cette confusion pousse
la région à agir et à prendre des décisions souveraines pour
protéger ses intérêts», explique Abdulaziz Othman Sager, président
du think-tank saoudien Gulf Research Center, à la conférence d’Abu
Dhabi.
Moins d’Amérique, mais plus de Chine. «En un peu moins de cinq
ans, les Émirats arabes unis ont accéléré leur rapprochement avec
la Chine de Xi et sont devenus le premier État du Golfe à se
retrouver au cœur de la rivalité entre Pékin et Washington», note
le spécialiste Jean-Loup Samaan dans une note pour l’Ifri. En
juillet 2018, la visite du président chinois à Abu Dhabi fut
l’occasion d’établir un «partenariat stratégique global» entre les
deux pays et de donner du corps au virage asiatique des Émirats.
Bien sûr, les Émirats arabes unis, qui se sont placés dans le giron
américain depuis leur création en 1971, sont toujours liés par des
accords de défense avec les États-Unis. Mais Abu Dhabi veut éviter
la bipolarisation imposée par la rivalité sino-américaine dans le
golfe Persique. «La Chine ne remplacera pas les États-Unis, mais
les Émirats ne veulent pas être pris dans le conflit entre
Washington et Pékin. Pour un pays moyen comme nous, il est
impossible de choisir de manière catégorique entre ces deux géants.
Nous ne voulons pas être l’herbe sous l’éléphant», explique un haut
responsable émirati.
Fin des alliances de bloc et de la mondialisation
globale?
Serait-ce la fin des alliances de bloc et de la mondialisation
globale, rejetées par les partisans d’un nouveau non-alignement?
Comme le résume le prince Faysal Ben Farhan al-Saoud, ministre des
Affaires étrangères saoudien, à la World Policy Conference, «les
pays de la région veulent jouer un rôle plus important et
participer à la conversation globale», en choisissant leurs
alliances en fonction de leurs intérêts. Quitte à les mettre en
contradiction. Ils ne sont pas les seuls.
L’Inde fait la même chose quand elle s’allie aux États-Unis
tout en refusant de condamner l’agression russe en Ukraine. De même
la Turquie, qui joue à la fois dans le camp de l’Otan et dans celui
de Vladimir Poutine. «Il n’y a plus d’alignement global», résume
Mayankote Kelath Narayanan, ancien conseiller du premier ministre
indien. Son pays, comme l’Indonésie et le Sud-Est asiatique, défend
une approche «multi-alignement» en politique étrangère et refuse de
choisir entre les États-Unis et la Chine. Comme il hésite à choisir
entre l’Ukraine et la Russie. «Je sais que le conflit en Ukraine
occupe la pensée stratégique en Europe, mais le conflit potentiel
en Indo-Pacifique est plus important», juge Mayankote Kelath
Narayanan. C’est aussi le cas au Moyen-Orient, dans les États qui
tentent de reprendre leur destin en main entre les différentes
influences étrangères. «Ces pays ne sont pas antirusses. Beaucoup
d’entre eux regardent la Chine avec admiration. Ils ne veulent pas
s’aligner sur les Occidentaux», résume la sénatrice égyptienne Mona
Makram-Ebeid.
La complaisance vis-à-vis de la Russie de Vladimir Poutine est
encore plus nette dans les pays africains, qui luttent, comme
Moscou, pour changer l’ordre international et mettre fin à la
domination occidentale. L’invasion russe de l’Ukraine a même
indirectement dopé les sentiments antieuropéen et antiaméricain
dans certains pays. À la tribune de la WPC, des responsables
africains se plaignent de ne plus pouvoir acheter d’armes aux
Occidentaux depuis le début de la guerre en Ukraine, qui
cannibalise les stocks. «Si 10 % de l’aide à l’Ukraine avait été
consacrée à aider le Sahel, on aurait pu régler la question de
l’instabilité», juge l’un d’eux. Vu d’Afrique, le terrorisme qui
infuse au Sahel et à l’ouest du continent inquiète davantage que la
guerre entre l’Ukraine et la Russie. Il nourrit aussi le
ressentiment contre l’Occident et particulièrement contre la
France, principal moteur de l’intervention militaire contre la
Libye de Kadhafi en 2011. «Les Africains sont avant tout préoccupés
par leur situation économique et par la montée du terrorisme.
Contrairement à ce que pensent les Européens, l’expansion du
terrorisme n’est pas due à l’incompétence des gouvernements locaux,
mais à la déstabilisation de la Libye en 2011», poursuit-il. Dans
ces nouvelles tribunes, l’Europe semble être le ventre mou de
l’histoire. Et l’Occident, une grande puissance en recul.
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