[转载]贵客临门了

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贵客临门
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巴斯蒂和我在奉贤的合影,后景打车的塑像是刚刚落成的
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右下角大脑袋是我的,我的右侧那位穿白衣服的女士中文不错
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这是我工作室的楼上,平时只有我一个人待在这里
我的座位就在我站的地方,周围都是书,乱得很
书桌(左下角)堆在最上面的书是刚出版的介绍我母亲的文集
母亲的画像依稀可见
July Chow
周七月
Un an après la fin de la Révolution culturelle, le 8 décembre 1978, je sortais de prison, vivant. J’y étais resté près de onze ans et y avais été condamné à mort par deux fois. Soudain, tout devenait du passé. Le ciel était bleu au-dessus de ma tête. Je pouvais affronter l’avenir.
Je suis né pendant la guerre civile. Mes parents étaient des artistes et responsables de la vie artistique dans le camp des vainqueurs. L’éducation que j’ai reçue me préparait à continuer l’œuvre de la révolution.
Mon
école primaire ne comptait que des enfants de cadres. La plupart de
mes camarades rêvaient d’être général. Moi, j’étais un activiste
des arts
Plus tard, l’année où je devais entamer des études supérieures, la Révolution culturelle commençait et je fus mis directement en prison comme contre-révolutionnaire.
En
prison, la vie est sans issue. Mais entre les murs gris, j’ai pour
la première fois vraiment senti et compris la beauté. Je gardais
précieusement l’emballage des savonnettes, l’étiquette des
chaussettes, ces menus objets empreints du souffle de la vie. On me
les prenait, je les collectionnais à nouveau. Dans l’hiver glacial
et neigeux où j’attendais mon exécution, j’admirais la délicatesse
des flocons de neige qui tombaient à travers les barreaux serrés de
la lucarne tout en haut de ma cellule, j’attendais l’éclosion d’un
bourgeon
Pendant mes cent jours d’isolement dans l’antichambre de la mort, je me récitais les poésies, je me racontais les romans, je me chantais les chansons de tous les pays dont je conservais la mémoire. Je réalisais alors que moi qui connaissais tant de formes d’art, il était vraiment dommage de mourir ainsi.
Six ans
plus tard, échappé à la mort par pur miracle, je fus affecté comme
chirurgien pendant deux ans à l’hôpital de la prison. La prison
m’utilisa encore à toutes sortes de travaux de
peine
L’espoir de commencer une nouvelle vie se transforma bientôt en désespoir de ne pouvoir jamais réaliser mon rêve de création artistique. Je me sentais enseveli sous d’épaisses couches de terre durcies par les incendies, amoncelées par les inondations. J’étais étouffé. Mon aspiration à l’art ne pourrait jamais percer cette chape.
En sortant de prison, après six mois d’un procès qui me blanchit de toute culpabilité, je reçus un emploi de cadre au ministère de la Culture. Je le refusai, et, à 32 ans, je décidai d’entrer comme apprenti au Studio de Cinéma de Pékin. Je voulais acquérir des compétences professionnelles qui me manquaient.
J’ai
participé au tournage de nombreux films
Je
voyais que dans le système d’économie planifiée, je n’aurais jamais
l’occasion de diriger un film au Studio de Pékin, qui ne pouvait
produire que 12 films par an. J’avais suivi en cours du soir
pendant trois ans la formation de l’Institut de cinéma de Pékin et
obtenu le diplôme. Par un heureux hasard, j’ai gagné la confiance
du cinéaste américain Alan Pakula et suis devenu le directeur
chinois de son film «
En rentrant en Chine après la mort de Pakula dans un accident de voiture, je trouvai la production chinoise de cinéma en grande difficulté. Pour gagner ma vie, je me lançai dans la publicité, puis dans la production et la diffusion de l’audiovisuel. J’ai travaillé aussi dans la recherche et le développement des matières plastiques, ce qui m’a familiarisé avec l’usage de ces matériaux. J’ai dirigé la première succursale de Bayer’s en Chine.
Mais je
n’ai jamais renoncé à mon rêve artistique. Quand Sun TV a été
créée, je me suis proposé pour faire des documentaires et suis
devenu directeur des programmes. Ce furent mes jours les plus
heureux. J’ai créé et traduit alors plus de mille heures de
programme qui ont tracé une nouvelle voie
Au bout
de deux ans, j’ai quitté Sun TV pour raisons personnelles. J’ai
continué à travailler dans le cinéma comme scénariste, adaptateur
et éditeur pour l’écran
Peut-être parce que j’ai été initié à l’art dans mon
enfance, dès que j’ai commencé à travailler avec des matériaux
plastiques industriels contemporains, j’ai pensé à les utiliser
pour créer des œuvres d’art. Tout en continuant à écrire des
scénarios, je cherchais par quel langage de sculpture transparente
exprimer ce que j’avais en moi. Il y a six ans seulement, j’ai
découvert que «
Depuis
quelques années, la création artistique d’un mobilier transparent
est devenue l’essentiel de ma vie. Mon expérience des arts visuels,
de la musique, mes goûts littéraires prennent une nouvelle vie dans
ma tête. Désormais je sens que je n’ai plus besoin de suivre
passivement les incitations extérieures, et qu’il y a en moi
quantités d’inspirations qui attendent que je leur donne forme. La
vie est belle
L’atelier
J’aime
le mobilier de style Ming car sa forme classique est
l’aboutissement des efforts de création des lettrés des Song et des
Ming. Sa simplicité et sa pureté sont uniques. Mais je n’aime pas
le jugement moderne qui ne prise dans ce mobilier que son
ancienneté et le bois plus ou moins précieux dont il est fait. On
oublie sa
Huit
mille ans d’histoire chinoise nous ont légué de la beauté accumulée
sans cesse au travers des siècles. Cette beauté ne doit pas être
figée, impossible à reproduire. Mais comment faire renaître la
beauté de la tradition, remettre à la mode ses objets avec leurs
qualités esthétiques d’origine et un caractère vraiment
contemporain
Pour
montrer que le design
faisait la beauté unique du mobilier chinois ancien, j’ai exploré
l’utilisation d’un matériau moderne pour créer un mobilier
classique. Depuis cinquante ans en Chine, les artisans habiles sont
en voie de disparition. À l’origine, je comptais devenir un artisan
au sens traditionnel, mais en réalité c’est impossible. Le
plastique n’est pas le bois, on le traite selon des principes
totalement différents. Les contraintes techniques étaient beaucoup
plus complexes que je ne l’avais imaginé. Pour créer un mobilier
d’art transparent,
Au fil des années, j’ai réuni autour de moi un groupe de compagnons qui me comprennent vraiment. Ensemble, nous cherchons, nous créons, nous accumulons les expériences, les données, et nous en avons tiré beaucoup de techniques et savoir-faire originaux. Ensemble, nous avons achevé une œuvre d’art après l’autre, avec de nombreux échecs, parfois des désespoirs. Nous ressemblons assez à un atelier familial traditionnel. Nous nous entendons bien car nous sommes tous artisans faisant le même travail d’artisan de nos mains.
Pour
moi, le meuble n’est qu’une forme, c’est le langage qui exprime mon
sentiment de la vie. Avec mes compagnons, nous continuons à
explorer la beauté de la transparence. C’est cette quête qui nous
guide et marque notre existence.