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鱼子酱翻译[地狱之夜](全文)

(2013-02-20 16:58:22)
标签:

兰波

地狱之夜

地狱一季

翻译

文化

分类: 外语天地

地狱之夜

[法]兰波 鱼子酱译

 

        我吞下了这一口毒。-赋予给我的建议三重祝福!-我的肝胆已着火。毒液的残暴把四肢扭,将变形的我,拽向地面。我渴死,我憋死,我喊不出声。是地狱,永恒的折磨!看火焰升起!我烧得恰到火候。去吧,恶魔!

        我曾如此接近昄依善良和幸福,获得拯救。我该如何描绘我的愿景,地狱的空气容不得谥美的赞歌!那里有千万个充满魅力的生灵,精神美妙调和,是力量是和平,有企图获得拯救的高贵野心,我还知道什么?

       痛恨企图获得拯救!

       而我还活着!-惩入地狱是永恒!一个要自虐的人一定是被惩入地狱的,不是吗?我相信我在地狱,固我在地狱。这是在执行天主教义。洗礼将我俘虏。你们,我的父母,摧毁了我的生活,还有你们的自己的人生。无辜的人啊!-地狱无能为力面对异教徒。

      -还活着!日后,原罪的欢愉将日益深刻。一桩罪恶,快速的,我便掉入一片虚无,是人类法则的判处。

      闭嘴,闭嘴吧! 这里,是耻辱,是批判:撒旦说,这不值一提的火焰,我的愤怒这般愚蠢。-够了!这些别人向我灌输的错误,障眼的魔术,致幻的香芬,童稚的乐声。-说我掌控着真理,我看得到公正:我作出公正又坚定的裁决,我要的是完美 骄傲。-我的头皮干枯。天见可怜!主啊,我恐惧。我口渴,那么渴!啊! 童年,草地,雨露,石头边上的湖,晚钟敲打子时的月色恶魔在钟楼,子时这一刻。圣母!玛利亚!-为我的愚蠢而惊恐。

        那里,未免有公正的灵魂,愿我安好 来吧我有一个枕头捂住嘴巴,他们就听不到我的声响,他们是鬼魂吧。而且,从来就不曾有人在意他人啊。别让他们靠近。我闻到了焦臭,是焦臭。

        幻觉绵绵不绝。每一次都这样:对历史失去了信念, 忘却了原则。我应该闭嘴了:我的见识千万倍地超过他人。连诗人和高瞻远瞩的人都会嫉妒。如海洋积攒秘密,我选择缄默 。

         啊这样!生命的时钟在这一刻停止。我已经不在世上。-神学是正确的,地狱就在下方-而天堂在天上。-迷醉,噩梦,我的睡眠在火焰巢中。

          只有魔鬼的思绪游荡在乡村 撒旦,本地的恶魔,和野种们一起奔跑耶稣走在紫荆上,而紫荆并不见曲折 耶稣曾走在激荡的水流上。召唤灵魂的灯笼为我们映照出,他站着,苍白脸庞和棕色发辫,在一汪翠绿的波浪上。

        我要揭示所有的秘密:宗教的或者自然的,死亡,降生,未来,过往,宇宙的起源,虚无。我是招魂巫师, 黑暗里点亮鬼魂。

        听着!

        我有一切天赋!-这里没人或者还有几个:我不愿浪费我的才能。-要不要黑奴的歌,伊斯兰肚皮舞?或者不妨我就这样消失,还是一心去探究指环(*),好么?我将去炼金,找到治愈。

        信仰我,信念释然,由它引导,治愈。所有的人,来吧,-连同孩子,-让我给予你们慰籍,我全心全意,-美妙的心啊!-可怜的人,劳作的人们啊!我不要求你们祈祷:我只求你们的信任,它将令我快乐。

        -想想我。我对这个世界没有了留恋。我幸运地无需再受折磨。遗憾,我的生命不过是温柔的疯狂。

        -那么!作出能想到的各种鬼脸,对一切不屑一顾。

        显然,我们不在世上,没有了一丝声响。我失去了一切的接触。啊!我的庄园,我的萨克森,我的柳树林。黄昏,清晨,夜夜,日日我累了!

         为我的愤怒我下地狱,为我的骄傲我下地狱,-为我的温柔安抚;是一首地狱交响曲。

         我倦怠无力而死。在墓地,我就要化作蛆虫,终极的恐怖!撒旦,小丑,以你的蛊魅,你要将我消融。我恳求,我恳求!一叉的杀戮,一把的烈火。

         啊!起死回生!注视着我们的缺陷。这毒,这受千万次诅咒的吻!我的懦弱,世间的残酷!我的上帝,慈悲为怀,藏匿我,我不能自已地罪恶!-我隐藏起来,我没有。

        是冉冉火焰升起带着惩入地狱的那一个。

 

注释:指环是斜体字,可能指《尼伯龙根的指环》,瓦格纳作曲编剧的四部歌剧。最后的《诸神的黄昏》表达了万物同归于尽、转换新生的思想,也是兰波最迷恋的“炼金术”要表达的意思,所以有了后面半句:“我将去炼金,找到治愈。”

Nuit de l’Enfer

J'ai avalé une fameuse gorgée de poison. - Trois fois béni soit le conseil qui m'est arrivé ! - Les entrailles me brûlent. La violence du venin tord mes membres, me rend difforme, me terrasse. Je meurs de soif, j'étouffe, je ne puis crier. C'est l'enfer, l'éternelle peine ! Voyez comme le feu se relève ! Je brûle comme il faut. Va, démon !

J'avais entrevu la conversion au bien et au bonheur, le salut. Puis-je décrire la vision, l'air de l'enfer ne souffre pas les hymnes ! C'était des millions de créatures charmantes, un suave concert spirituel, la force et la paix, les nobles ambitions, que sais-je ?

Les nobles ambitions !

Et c'est encore la vie ! - Si la damnation est éternelle ! Un homme qui veut se mutiler est bien damné, n'est-ce pas ? Je me crois en enfer, donc j'y suis. C'est l'exécution du catéchisme. Je suis esclave de mon baptême. Parents, vous avez fait mon malheur et vous avez fait le vôtre. Pauvre innocent ! - L'enfer ne peut attaquer les païens. - C'est la vie encore ! Plus tard, les délices de la damnation seront plus profondes. Un crime, vite, que je tombe au néant, de par la loi humaine.

Tais-toi, mais tais-toi !... C'est la honte, le reproche, ici : Satan qui dit que le feu est ignoble, que ma colère est affreusement sotte. - Assez !... Des erreurs qu'on me souffle, magies, parfums faux, musiques puériles. - Et dire que je tiens la vérité, que je vois la justice : j'ai un jugement sain et arrêté, je suis prêt pour la perfection... Orgueil. - La peau de ma tête se dessèche. Pitié ! Seigneur, j'ai peur. J'ai soif, si soif ! Ah ! l'enfance, l'herbe, la pluie, le lac sur les pierres, le clair de lune quand le clocher sonnait douze... le diable est au clocher, à cette heure. Marie ! Sainte-Vierge !... - Horreur de ma bêtise.

 

Là-bas, ne sont-ce pas des âmes honnêtes, qui me veulent du bien... Venez... J'ai un oreiller sur la bouche, elles ne m'entendent pas, ce sont des fantômes. Puis, jamais personne ne pense à autrui. Qu'on n'approche pas. Je sens le roussi, c'est certain.

Les hallucinations sont innombrables. C'est bien ce que j'ai toujours eu : plus de foi en l'histoire, l'oubli des principes. Je m'en tairai : poètes et visionnaires seraient jaloux. Je suis mille fois le plus riche, soyons avare comme la mer.

Ah ça ! l'horloge de la vie s'est arrêtée tout à l'heure. Je ne suis plus au monde. - La théologie est sérieuse, l'enfer est certainement en bas - et le ciel en haut. - Extase, cauchemar, sommeil dans un nid de flammes.

Que de malices dans l'attention dans la campagne... Satan, Ferdinand, court avec les graines sauvages... Jésus marche sur les ronces purpurines, sans les courber... Jésus marchait sur les eaux irritées. La lanterne nous le montra debout, blanc et des tresses brunes, au flanc d'une vague d'émeraude...

Je vais dévoiler tous les mystères : mystères religieux ou naturels, mort, naissance, avenir, passé, cosmogonie, néant. Je suis maître en fantasmagories.

Écoutez !...

J'ai tous les talents ! - Il n'y a personne ici et il y a quelqu'un : je ne voudrais pas répandre mon trésor. - Veut-on des chants nègres, des danses de houris ? Veut-on que je disparaisse, que je plonge à la recherche de l'anneau* ? Veut-on ? Je ferai de l'or, des remèdes.

Fiez-vous donc à moi, la foi soulage, guide, guérit. Tous, venez, - même les petits enfants, - que je vous console, qu'on répande pour vous son coeur, - le coeur merveilleux ! - Pauvres hommes, travailleurs ! Je ne demande pas de prières ; avec votre confiance seulement, je serai heureux.

- Et pensons à moi. Ceci me fait peu regretter le monde. J'ai de la chance de ne pas souffrir plus. Ma vie ne fut que folies douces, c'est regrettable.

Bah ! faisons toutes les grimaces imaginables.

Décidément, nous sommes hors du monde. Plus aucun son. Mon tact a disparu. Ah ! mon château, ma Saxe, mon bois de saules. Les soirs, les matins, les nuits, les jours... Suis-je las !

Je devrais avoir mon enfer pour la colère, mon enfer pour l'orgueil, - et l'enfer de la caresse ; un concert d'enfers.

Je meurs de lassitude. C'est le tombeau, je m'en vais aux vers, horreur de l'horreur ! Satan, farceur, tu veux me dissoudre, avec tes charmes. Je réclame. Je réclame ! un coup de fourche, une goutte de feu.

Ah ! remonter à la vie ! Jeter les yeux sur nos difformités. Et ce poison, ce baiser mille fois maudit ! Ma faiblesse, la cruauté du monde ! Mon Dieu, pitié, cachez-moi, je me tiens trop mal ! - Je suis caché et je ne le suis pas.

C'est le feu qui se relève avec son damné.

 

 

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