法国高等研究院讲课,三
(2010-02-28 09:53:50)
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学术思想交流反行为 |
Réinterpréter les émeutes paysannes de la fin des Qing et de la première moitié du XXe siècle
février 15, 2010
Gao Wangling
高王凌,
CONFÉRENCE DU
1ER FÉVRIER 2010 :
« RÉINTERPRÉTER LES ÉMEUTES PAYSANNES DE LA FIN
DES QING ET DE LA PREMIÈRE MOITIÉ DU
XXE SIÈCLE »
Cette conférence prend appui sur l’ouvrage publié en 2005
par l’auteur de la conférence qui propose une nouvellelecture des
relations entre fermiers et propriétaires fonciers à la fin de la
dynastie Qing (publications de Gao
Wangling). Si cet ouvrage n’a pas suscité de polémique
lors de la parution, il fait l’objet de nombreuses critiques sur
les sites électroniques chinois depuis quelques mois. Son auteur
est accusé de réhabiliter les propriétaires fonciers. Le professeur
Gao précise que son approche vise plus à décrire les compétences,
les savoirs et les capacités des paysans chinois, volontiers
décrits comme impuissants face aux abus et aux exactions qu’à
porter un jugement sur les propriétaires fonciers. Cette dernière
catégorie inclut, on le sait, des individus ayant des trajectoires
très variées, disposant de terres dont la superficie peut aller de
quelques
La question du taux d’exploitation des fermiers par les propriétaires fonciers à la veille de la révolution chinoise demeure aujourd’hui encore une question sensible. La collecte des contrats de location des terres constitue une source précieuse mais ne nous renseigne pas sur la façon dont ces contrats étaient effectivement mis en œuvre. Des recherches menées en Chine comme aux Etats-Unis estiment que le loyer de la terre réellement perçu s’élevait à 30% du montant de la récolte, non 50 % ou 60 % comme on l’a parfois prétendu. Cette conclusion est importante mais elle est souvent interprétée à la lumière d’une production agricole fluctuante (la baisse entraînant une diminution du loyer de la terre) et non des liens entre propriétaires fonciers et fermiers. Or les enquêtes récentes menées dans plusieurs localités soulignent que les foyers paysans sont parvenus, par le recours à des pratiques quotidiennes reposant sur des sources de légitimité variées, à conserver une partie du montant de la production censé être remis au propriétaire des terres cultivées.
Ces pratiques étaient très nombreuses : dissimuler les résultats obtenus; remettre moins que son dû; remettre son dû en retard ou en plusieurs fois; s’emparer d’une petite partie de la récolte sur les parcelles servant à payer le loyer de la terre; remettre des grains ou des variétés de grains de moindre qualité, etc… Verser un loyer pour la terre cultivée paraissait légitime aux intéressés mais les mêmes considéraient aussi raisonnable de ne s’en acquitter qu’en partie. Le montant du loyer inscrit dans le contrat, les règles écrites précisant ce qui arriverait à l’une ou l’autre partie en cas de manquement à ce contrat constituaient un cadre normatif important. Il posait des obligations mutuelles et offrait un cadre pour les interactions et négociations futures. Il fixait les positions considérées comme équitables ou excessives. D’autres arguments moraux entraient dans les négociations. Enfin, certains des recours dont disposaient en théorie les propriétaires fonciers, comme cesser de louer leurs terres aux foyers récalcitrants, étaient en réalité bien souvent difficiles à appliquer.
On estime ainsi que sous la dynastie Qing, l’écart entre le loyer de la terre affiché dans le contrat et le loyer de la terre effectivement perçu par les propriétaires fonciers était en moyenne de 20%. Ce chiffre remet en cause la question de la domination autant que la description de ceux, volontiers décrits comme impuissants, que le nouveau pouvoir s’était donné pour but d’émanciper.