Le bateau ivre 醉舟
(2011-02-05 17:16:59)
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分类: 法语诗歌中文翻译 |
Comme je descendais des Fleuves
impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les
haleurs:
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour
cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de
couleurs.
J'étais insoucieux de tous les
équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons
anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces
tapages,
Les Fleuves m'ont laissé descendre où je
voulais.
Dans les clapotements furieux des
marées,
Moi, l'autre hiver, plus sourd que les cerveaux
d'enfants,
Je courus ! Et les Péninsules
démarrées
N'ont pas subi tohu-bohus plus
triomphants.
La tempête a béni mes éveils
maritimes.
Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les
flots
Qu'on appelle rouleurs éternels de
victimes,
Dix nuits, sans regretter l'oeil niais des falots
!
Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes
s??res,
L'eau verte pénétra ma coque de
sapin
Et des taches de vins bleus et des
vomissures
Me lava, dispersant gouvernail et
grappin.
Et dès lors, je me suis baigné dans le
Poème
De la Mer, infusé d'astres, et
lactescent,
Dévorant les azurs verts ; où, flottaison
blame
Et ravie, un noyé pensif parfois descend
;
Où, teignant tout à coup les bleuités,
délires
Et rhythmes lents sous les rutilements du
jour,
Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos
lyres,
Fermentent les rousseurs amères de l'amour
!
Je sais les cieux crevant en éclairs, et les
trombes
Et les ressacs et les courants : je sais le
soir,
L'Aube exaltée ainsi qu'un peuple de
colombes,
Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir
!
J'ai vu le soleil bas, taché d'horreurs
mystiques,
Illuminant de longs figements
violets,
Pareils à des acteurs de drames très
antiques
Les flots roulant au loin leurs frissons de volets
!
J'ai rêvé la nuit verte aux neiges
éblouies,
Baiser montant aux yeux des mers avec
lenteurs,
La circulation des sèves
inou??es,
Et l'éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs
!
J'ai suivi, des mois pleins, pareille aux
vacheries
Hystériques, la houle à l'assaut des
récifs,
Sans songer que les pieds lumineux des
Maries
Pussent forcer le mufle aux Océans poussifs
!
J'ai heurté, savez-vous, d'incroyables
Florides
Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à
peaux
D'hommes ! Des arcs-en-ciel tendus comme des
brides
Sous l'horizon des mers, à de glauques troupeaux
!
J'ai vu fermenter les marais énormes,
nasses
Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan
!
Des écroulements d'eaux au milieu des
bonaces,
Et les lointains vers les gouffres cataractant
!
Glaciers, soleils d'argent, flots nacreux, cieux de braises
!
??chouages hideux au fond des golfes
bruns
Où les serpents géants dévorés des
punaises
Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums
!
J'aurais voulu montrer aux enfants ces
dorades
Du flot bleu, ces poissons d'or, ces poissons
chantants.
- Des écumes de fleurs ont bercé mes
dérades
Et d'ineffables vents m'ont ailé par
instants.
Parfois, martyr lassé des p??les et des
zones,
La mer dont le sanglot faisait mon roulis
doux
Montait vers moi ses fleurs d'ombre aux ventouses
jaunes
Et je restais, ainsi qu'une femme à
genoux...
Presque ??le, ballottant sur mes bords les
querelles
Et les fientes d'oiseaux clabaudeurs aux yeux
blonds.
Et je voguais, lorsqu'à travers mes liens
frêles
Des noyés descendaient dormir, à reculons
!
Or moi, bateau perdu sous les cheveux des
anses,
Jeté par l'ouragan dans l'éther sans
oiseau,
Moi dont les Monitors et les voiliers des
Hanses
N'auraient pas repêché la carcasse ivre d'eau
;
Libre, fumant, monté de brumes
violettes,
Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un
mur
Qui porte, confiture exquise aux bons
poètes,
Des lichens de soleil et des morves d'azur
;
Qui courais, taché de lunules
électriques,
Planche folle, escorté des hippocampes
noirs,
Quand les juillets faisaient crouler à coups de
triques
Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs
;
Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante
lieues
Le rut des Béhémots et les Maelstroms
épais,
Fileur éternel des immobilités
bleues,
Je regrette l'Europe aux anciens parapets
!
J'ai vu des archipels sidéraux ! et des
??les
Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur
:
- Est-ce en ces nuits sans fonds que tu dors et
t'exiles,
Million d'oiseaux d'or, ?? future Vigueur
?
Mais, vrai, j'ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes.
Toute lune est atroce et tout soleil amer
:
L'??cre amour m'a gonflé de torpeurs
enivrantes.
?? que ma quille éclate ! ?? que j'aille à la mer
!
Si je désire une eau d'Europe, c'est la
flache
Noire et froide où vers le crépuscule
embaumé
Un enfant accroupi plein de tristesse,
l??che
Un bateau frêle comme un papillon de
mai.
Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ??
lames,
Enlever leur sillage aux porteurs de
cotons,
Ni traverser l'orgueil des drapeaux et des
flammes,
Ni nager sous les yeux horribles des
pontons.
Imbaud
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